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Voyage :
La vérité, c’est qu’on ne sait nommer
ce qui nous pousse.
Lorsque le désir résiste
aux premières atteintes du bon sens,
on lui cherche des raisons.
Et on en trouve qui ne valent rien…
Extrait de Nicolas Bouvier dans l’Usage du Monde


Citation :
L'Afrique sans la France,
c'est comme une voiture sans chauffeur
La France sans l'Afrique,
c'est une voiture sans carburant
Omar Bongo


Pétition :
"Justice pour Thomas Sankara,
Justice pour l'Afrique"






10 juillet 2009 5 10 /07 /juillet /2009 09:29
 

Enfin Charlotte arriva. A pieds, elles traversèrent ensemble la ville et prirent la direction du hameau où se trouvait le chalet de Charlotte un kilomètre plus loin. Sandra dit qu’elle avait l’habitude de marcher dans Paris. La nuit était tombée. Elle ajouta qu’elle n’avait jamais vu un endroit aussi tranquille et silencieux. Pour ne pas dire effrayant, puisque il n’y avait qu’elles sur la petite route qui menait dans les hauteurs de Saint-Lary.

Je ne pourrais jamais habiter à la campagne dit Sandra. Sur quoi Charlotte renchérie

Et moi je ne m’installerai jamais en ville. J’ai bien vécue quelques mois dans de grandes capitales comme Istanbul, Delhi et même le Caire et c’est vrai que vivre dans une capitale a quelque chose d’envoûtant. Tout s’y passe et surtout les événements culturels mais malgré tout, j’aime trop la qualité de vie qu’on peut avoir en campagne. La tranquillité, le silence joue énormément sur mon psychique. Et puis les gens de la campagne sont moins stressés et plus souriants. Souvent j’ai envie d’être déjà vieille quand je vois les mamies toutes tranquilles avec leurs petites habitudes. Leurs traits me font penser qu’elles ont déjà tout vu, tout vécu, et que finalement elles n’aspiraient qu’à une seule chose, le calme d’un jardin, des occupations utiles et quotidiennes. Le rythme de vie selon les saisons… Bref, je n’en suis pas là mais souvent je trouve ma vie un peu speed. Je suis toujours en train de faire quelque chose, souvent quelque chose de différent et je suis toujours en retard donc obligée de courir.

Tout le contraire de moi, j’ai l’impression d’être déjà vieille dit Sandra. Je fais toujours la même chose et souvent rien. Les saisons passent mais je ne les vois pas. Ne rien faire. Regarder les émissions de retraités à la télé. Pourtant je sais que de ne rien faire donne envie d’en faire encore moins. Quoi que là, ce n’est pas possible. Et puis rien ne me passionne. Tu voudrais que je fasse quoi ? Tout est payant. Dès que je bouge, je raque. En plus j’ai même pas le permis. J’ai fait de la danse, ça m’a saoulé, de la piscine, laisse tomber, quand il fait froid dehors, impossible de me motiver.

Oui tu as vraiment une vie mais surtout des idées de vieilles. Tandis que pour moi, le temps passe bien trop vite pour tout ce que j’aimerai faire. Et toi tu ne fais rien et tu as plein de temps. Il faudrait échanger nos places quelques semaines. Enfin non, je suis contente de ce que je fais. Emmener les gens en montagne, je trouve ça plaisant. Souvent ils prennent le temps de parler avec moi. Certains sont très intéressants, passionnés dans tel ou tel domaine comme par exemple la botanique ou quelque chose du genre.

T’as vraiment des goûts bizarres. 

Non, je m’intéresse c’est tout. A beaucoup de choses. J’aimerai en savoir plus sur tout. Etre incollable quand il y a quelqu’un qui fait son intéressant et qui me raconte des conneries, j’aimerai le moucher. Et puis il y a la peinture, ça me prend beaucoup de temps, c’est pour ça que je peins plus souvent en voyage. Ensuite je fais des expositions quand je rentre en France et je les vends. L’année dernière ça m’a rapporté près de 500 €. C’est dire comme les gens ont du fric à gaspiller

Arrêtes de faire ta modeste, tu peins super bien. De toute façon, t’as toujours était doué toi.

Je ne crois pas que je sois plus doué que qui que ce soit. J’ai juste trouvé à faire des choses qui me plaisaient et alors j’ai plus envie de les faire bien. Aussi participer à des associations humanitaires m’a ouvert les yeux sur la chance que j’ai, enfin qu’on a tous. Avoir une famille, des droits, de l’argent etc. Maintenant je passe toujours une partie de mon temps à l’étranger dans une association humanitaire et je peux te jurer que ça me fait autant de bien que le peu de choses que j’apporte aux déshérités. Bon je me dirige de plus en plus vers des associations qui travaillent à la protection de l’environnement. Des malheureux malheureusement il y en aura toujours alors que des sites merveilleux qui disparaissent, ils disparaissent pour toujours. J’ai l’impression alors que je sers à quelque chose, que nos actes vont dans le bon sens. Quelque chose qui restera quand je serai partie. Bref, aussi à chaque fois je rencontre de nouveaux gens excellents, du moins dans mes goûts et on passe de bons moments en travaillant ensemble. Et rencontrer de nouveaux gens à chaque fois, c’est génial…

Sandra n’écoutait plus que d’une oreille son amie. Elle en avait suffisamment dit pour qu’elle se rendre compte de sa vie de merde à elle, mais de toute façon elle serait bien incapable d’en faire autant. Toujours active, motivée, épanouie, passionnante. Et alors qu’elle l’a regardait, en plus, elle l’a trouvait très belle ! De cette beauté des gens qui sont naturels et biens dans leur peau.

Charlotte finissait son monologue :

Bref, je me demande comment font les gens pour s’emmerder, pour trouver la vie nulle. Je me sens super bien. Je trouve la vie géniale du moins ma vie géniale.

T’as bien de la chance répéta Sandra que ce discours avait encore plus désespérée.

Puis le silence s’installa. Elles n’avaient pas grand chose en commun. Du moins plus grand chose car elles se connaissaient depuis qu’elles étaient petites. Jusqu’à l’âge de quinze ans, leurs parents passaient leurs vacances ensembles dans une maison de famille près de Narbonne. A l’époque, Sandra était la plus vive. Aussi la plus dévergondée. C’est elle qui menait les autres. En remontant ce soir chez elle avec son amie, Charlotte revoyait comme si c’était hier, tant cela l’avait marqué, les fois où elles avaient fait le mur la nuit pour retrouver leur amis. C’était facile puisqu’elle avait une caravane pour elles dans le jardin de la propriété mais de là étaient né leur solidarité d’adolescente, chose qui reste toute la vie. Un jour, un ami de leurs parents, un monsieur, était venu les voir dans leur caravane et avait dit à Charlotte d’aller jouer dehors pendant qu’il discutait avec Sandra. C’était peu après qu’elles aient fêté leur treize ans. Charlotte avait tout de suite averti ses parents. Sans doute, avait-elle senti que quelque chose n’était pas normal même si à cet âge, elle n’avait pu imaginé une chose pareil.
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